La première manifestation de l’Atman (voir la définition dans l’article consacré) est la Buddhi, principe de l’intellect supérieur, de l’intuition. La Buddhi est le reflet de la lumière de l’Etre dans la manifestation. La Buddhi n’est jamais individualisée. Elle n’a pas conscience du Moi. Elle est au-delà des sensations perçues par le corps. C’est la conscience impersonnelle qui crée les concepts et les idées générales, qui juge et avise l’être humain. C’est le témoin intérieur, implacable et juge impartial.
L’Ahamkara est la conscience individuelle, le sens du Moi grâce à laquelle le Jiva (l’humain) se conçoit lui-même comme une personne particulière, séparée des autres. De cette conscience individuelle nait le désir, le pouvoir de désirer, de rejeter, le sens du connaisseur et du connu. Le Moi humain s’imagine ainsi distinct des autres et ceci est la source de la douleur. De son Moi nait le désir de vivre, de s’affirmer, de jouir, de posséder, de s’opposer aux autres, d’où la colère, l’ignorance, la peur, la haine. Cette ignorance crée et multiplie de désir de séparation, la recherche du pouvoir et suscite l’éveil des instincts bestiaux de l’être humain.
C’est l’Ahamkara et la Buddhi qui forment l’intelligence proprement dite, jugeant et décidant.
Le Manas est considéré comme un sens (se reporter à l’article sur « les 10 indriya et le Manas ». Le Manas est la conscience individuelle, formelle qui comprend la raison, la mémoire et l’imagination. Sa fonction est de surveiller le flot ininterrompu des sensations qui entrent dans le corps, de choisir celles qui peuvent intéresser le jiva et de faire la synthèse de la situation à chaque moment.
Manas, par son activité incessante, provoque dans l’être humain le sens de l’Ahamkara, du Moi et ce dernier, par son fonctionnement, met en mouvement la Buddhi. Le Manas est l’esprit empirique qui recueille les données sensibles, l’Ahamkara est le Moi pensant qui mesure l’intérêt personnel et particulier des données recueillies et la Buddhi est qui ce juge et décide avec, très souvent, une interférence décisive du Moi égoïste qui fausse, dissimule, arrête les données immédiates de la Buddhi en tant que conscience supérieure.